Archives par mot-clé : mulotb

Jardin Hiberné / Green Life

Les grands frimas sont là. Le froid a figé le jardin suspendu et interrompu les repousses du redoux des premiers jours de l’hiver.

Il a gelé le jour et la nuit. La glace a brûlé et roussi les feuilles dodues des succulentes à la silhouette charnue. Il est temps de rentrer et d’abriter ces précieuses discrètes.

La succulente et autres plantes grasses, sont littéralement faites d’eau, leur conférant une sensibilité au gel et à la glace des frimas. Il est donc important, y compris celles qui semblent abritées sur les balcons, de les soustraire aux froidures de l’hiver.

La rigueur des températures met a rude épreuve ces petites plantes, qui puisent dans leur réserve d’eau. Ainsi, il n’est pas rare de récupérer, éparses autour du pied principal, les nombreuses petites feuilles desséchées qui ont servi à nourrir la plante. N’arrosez jamais vos petites protégées quand vient le froid, vous risqueriez de les faire geler.

Mon petit jardin suspendu a naturellement trouvé sa place, dans une petite pièce modérément illuminée et non chauffée, afin de ne pas trop bousculer son développement. Le but n’est pas de relancer sa croissance mais de la maintenir à une température acceptable avant le retour des jours cléments.

La terre doit être laissée sèche durant tout l’hiver afin de créer ce que l’on appelle la pause hivernale nécessaire à la régénération de la plante grasse. Pour que le petit jardin suspendu refleurisse à nouveau, il lui faut obligatoirement cette période d’hibernation.

J’ai profité de cette migration pour enlever les réserves tombées et disgracieuses, les boutures gelées et la mousse qui avait grignoté une partie des pots.

Certaines feuilles tombées au pied avaient commencé à raciner. Je les ai immédiatement mise sur un petit lit de terre, dans une soucoupe, pour les permettre de s’étendre doucement. Histoire de donner un petit coup de pouce à mère nature et à ses jeunes pousses prometteuses, en attendant le retour des beaux jours.

HibernerHiberner_2Hiberner_4

Les Heures / Diary

Les heures.

Un moment, un geste, un quotidien. Chaque  » heure  » est un moment intime.

Il y a une heure pour tout, il y a une heure pour chaque personne. Les heures sont une sorte de rituel qui pointe certains moments de nos vies quotidiennes. Je parle de ces petites heures. Nos heures.

Je n’avais pas compris la force du sens de ce mot. Je n’avais pas compris ce que signifiaient les heures. Ces heures où tu t’interroges sur de petites choses infimes devenues aussi vastes qu’un continent. Il y a de l’infiniment grand dans chaque petite pensée de nos vies.

Il y a quelque chose d’universel dans ce terme. Nous avons tous nos propres heures. Des gestes précis qui nous confortent, des moments qui nous structurent. Ces heures sont une sorte de petites litanies qui n’appartiennent qu’à nous.

Bien plus que de simples habitudes, elles ont un sens unique à nos yeux saluant parfois, chérissant toujours. Perdre un heure ne nous aura jamais autant enrichi que dans ces moments là. Nous sommes riches de toutes ces heures perdues à battre le pavé et à observer le monde.

Nous prenons rendez-vous avec nous-mêmes. Quotidiennement, parfois une fois par mois, lors d’un anniversaire, autour d’un souvenir. Nous célébrons nos vies, les vies, la vie, celle qui prend une majuscule. La grande.

HiverLes_Heures_2KitchenLes_Grandes_2

Encourager / Mulot B. speak !

Encourager.

Encourager quelqu’un d’un geste, l’inciter à persévérer.

Favoriser une action, une activité, en stimuler le développement.

Et dieu sait que les encouragements sont essentiels pour nous, de l’autre côté du miroir. Car seuls avec nous-mêmes, il est parfois tellement dur d’avoir du recul. Tant de miroirs aux alouettes, tant de reflets déformés chaque jour qui nous transmettent de belles mais fausses images.

Déjà, les premiers jours de l’année sont passés et la frénésie repart de plus belle. Nous sommes sollicités de toute part et de bien des manières. Sacrifier les voeux de la nouvelle année a de nouvelles formules et de belles annonces à prix imbattables.

Mais qu’en est-il, pour nous autre ? Les petits, si petits et si fragiles. Ebranlés par tant d’offres et de jolies sirènes, difficile pour nous de vous proposer autant d’étoiles à prix cassés. Ce message nous revient régulièrement. Allez – vous faire des soldes ? J’ai eu beau retourner, dans ma tête, la question à plusieurs reprises, elle n’a pas rencontré de réponse positive.

Non, je ne ferais pas de soldes. Parce que mes prix sont calculés au plus juste, car je veux pouvoir offrir au plus grand nombre, le plaisir de s’offrir un bijou original, en faible tirage, à chaque moment de l’année et pour autant de circonstances.

Non je ne ferais pas de solde, car solder pour attirer et séduire, ou encore exister, je n’en ai pas les moyens. Bien sûr que j’aimerais, mais pour certains qui me suivent depuis bien des années, vous savez que chaque création est bien plus qu’un objet manufacturé.

Non, je ne ferais pas soldes car je ne veux pas sacrifier à l’idée que je me fais de mon travail. Vous offrir le meilleur et m’offrir le juste cachet.

Brader, ce n’est pas offrir et ce serait indigne de vous. Vous qui m’avez encouragée durant ces sept dernières années, par des mots et le geste engagé d’acheter.

Collection Tsigan, Mulot B. |   Les coudes sur la table, le 3 décembre  | Image Virginie Sannier

solder_ou_non_solder1solder_ou_non_solder2solder_ou_non_solder

Petit bijou / Mulot B. speak !

Quelques mots échangés, une idée puis deux, des encouragements, quelques images, de jolis fous-rires et voilà…

Le voilà, ce petit diy réalisé pour la nouvelle parution des éditions de Saxe. Un petit  pas à pas partagé avec la douce May de Vie de Miettes. Qui d’autre ? La complice de bien jolis projets et de quelques rêves bien éveillés. Je ne pouvais pas choisir mieux que cette petite étoile.

Et le voilà … Quelques pages rien que pour vous et une toute première expérience pour moi. Au détour de cette idée, le plaisir de vous transmettre un peu de moi, de mon univers mais aussi de mon métier. Le choix de cet objet – de ce bijou –  je le voulais précieux. Je le voulais  à la fois sincère et discret. Je le voulais aussi indispensable. Comme cet objet qu’inconsciemment on replace dans les cheveux pour se rassurer, que l’on touche pour se porter – bonheur et que l’on ajuste pour mieux plaire. Un peigne – bijou qui viendrait orner, à toutes, vos cheveux.

Dans une natte tressée, dans un carré bien lissé, au creux de l’oreille, dans le pli d’un chignon ajusté, dans une mèche sage, dans un accroche – coeur qui se rebelle, pour un rendez – vous galant, pour une séance de cinéma, pour un repas entre copines, pour le plaisir de se coiffer, pour s’aimer – un peu plus – dans le miroir, pour se faire belle, pour s’amuser, pour attirer un regard, pour appeler un compliment, pour soi, pour lui, pour elle, pour elles et pour eux. Le voila, donc, ce petit pas à pas qui j’espère vous plaira autant qu’il m’a plu de le réaliser.

Et puis, retrouvez dans ce très bel ouvrage d’autres projets créatifs à accomplir, mais aussi des billets d’humeur rédigés avec amour et des récits de jolis voyages aux horizons rêveurs par la belle équipe composée de May du blog vie de Miettes, Hélène pour mes jolis mômes, Camille de ritalechat, Noémi de trendymood et Zess de zess.

Do It Yourself Peigne – Bijou façon Mulot B. |  Image May Lopez | Webzine Saxe, n°1, décembre 2016 | Les éditions de Saxe

Edition_de_saxe_MulotBEdition_de_saxe_MulotBEdition_de_saxe_MulotB

Ecoute / Diary

Ecoute et ferme les yeux.

Ecoute et respire profondément.

Ecoute et cherche du bout des doigts la vie qui palpite autour de toi.

Et maintenant, ouvre les yeux et regarde avec moi.

La brume est dans l’air, accrochée aux cimes des grands barbus. Elle sillonne les arbres et les sapins, entre les branches. Elle monte, disparait et revient en submergeant les hauteurs de la forêt cévenole.

Nappée dans ce voile de gouttes, la lumière blanche des cieux immobilise cette marée sylvestre aux accents sombres. Parfois, la vie palpite dans les couleurs changeantes de châtaigniers égarés en groupe, qui ébrouent leur feuillage enflammé.

La terre est belle, grasse et prodigue. Les fruits d’automne tombent et jonchent le sol empâté de feuilles et bogues laissées vides. Partout, la richesse décadente d’une saison qui se meurt, brûlent les dernières flammes d’une vie qui s’anime avant de s’éteindre.

Dans un dernier élan de vie , la nature s’offre et partout sortent de terre, lépiotes, rosés, mousserons et lactaires. Baies fleurissent en grappes charnues, plus belles encore, aux couleurs profondes et sombres.

L’épisode cévenol fait rugir le ciel et l’eau tombe drue sur cette abondance qui n’en finit plus de donner les récoltes de la nature.

MulotB_Les_CevennesMulotB_Les_CevennesMulotB_Les_CevennesMulotB_Les_CevennesMulotB_Les_CevennesMulotB_Les_CevennesMulotB_Les_Cevennes

Dimanche / Diary

J’ai l’humeur un peu sourde. L’automne a commencé à s’installer un peu partout : dans les feuilles qui jonchent le sol, dans le frais des premières heures, dans la lumière dorée des journées qui raccourcissent …

Je serre les dents. Littéralement parlant.

Il parait que c’est parce que mon cerveau tourne à 1000 à l’heure, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Il faut débrancher me dit – on gentiment. Mais comment ? Difficile pour moi de  » débrancher « , ce n’est pas dans mon caractère. Ce n’est pas dans ma nature. J’aime ce rythme grisant.

Difficile de débrancher aussi, mon métier ne me le permet pas. Un coup d’avance, toujours à avoir, un coup en plus à jouer pour ne pas se laisser distancer. Prévoir est certainement l’un de mots que j’utilise le plus. C’est aussi le quotidien des personnes qui ont choisi de travailler de manière autonome. Sans filet.

Je serre les dents au sens propre, comme au sens figuré. C’est ainsi parce que je suis ainsi, et parce qu’aujourd’hui, serrer des dents, c’est aussi s’accrocher. Ne pas perdre la main, s’emmener dans de beaux projets, continuer à rêver à de petites choses qui nourrissent de grands rêves et collectionner les sourires satisfaits.

Et puis en attendant, le petit jardin suspendu s’étire et pousse encore encore … Sédums de toutes sortes et succulentes n’en finissent plus, de concert, de s’installer petit à petit. Ils s’accrochent, s’étirent, s’étendent de  » petits à petits « .

MulotB_Jardin_SucculenteMulotB_Jardin_SucculenteMulotB_Jardin_Succulente

Photo Project #8

Livre. Dévider les histoires comme les écheveaux de fils. Du bout des doigts, suivre les cours de mots et chevaucher les récits multiples de vies écrites.

Voyager de fond en comble et vivre des existences aux couleurs incroyables, parcourir les sens du bout des mots entre les phrases qui se mêlent aux odeurs. Respirer le gout du ciel dans la cour d’un aveu soufflé au creux du lit, pourfendre la peine dans la disparition d’un navire échoué sur le dos d’une baleine ou goûter du bout des lèvres les parfums de lieux secrets où s’échangent objets, rumeurs et libres – courts.

Il est si bon de trouver refuge dans un livre, lorsque nos existences vacillent et que le sens s’effile ou s’étiole le long des inquiétudes et des questionnements. Ils sont toujours de bons conseils et permettent cette respiration qui manque parfois aux décisions de la vie.

Bon dimanche à vous. Évadez – vous.

photo_project_8 photo_project_8(bis)Pour voyager aux creux des mots, au – delà des couvertures » Photo Project « , filez sur le blog de Lauriane et découvrez livres | Livres . PP#8 © Mulot B.

Photo Project #7

Far Away. Les voyages forment la jeunesse. Ils creusent aussi cette indomptable envie de marcher encore plus loin, un mouvement du flux et du reflux.

Carte Postale était le thème de ce  » photo project « . Je n’ai que très peu d’images de mes voyages. Le nez en l’air, je regarde et je préfère voir l’instant. Mes souvenirs sont fait de sensations, de rencontres et d’objets. Je ne me vois pas voyager autrement.

 » Got get ‘ em Tiger  » fait parti de ces quelques choses que je m’impose à rapporter de ces errances voyageuses. Ramenée lors de mon séjour à Singapore, accompagnée de deux petits avions en bois léger et imprimé, cette carte me rappelle à la chaleur enivrante de ses latitudes.

A l’ombre de la jungle sauvage dans la ville hyper – urbaine, aux sons des oiseaux qui chantent les mouvements de la vie sauvage encore si présente, tout se replace en souvenirs harmonieux. J’ai tant aimé me sentir si démesurément petite et pourtant tellement vivante.

 » Voir  » et  » fouler  » pour la première fois est une drogue douce et si enivrante, qu’il est totalement impossible de ne par rechercher encore et encore cette sensation au travers des voyages.

Plus loin. Encore.

photo_project_7_copyrightMulotBPour retrouvez toutes les errances et autres détours du  » Photo Project « , filez sur le blog de Lauriane et découvrez d’autres voyages | Carte Postale & Rifle and Paper co . PP#7 © Mulot B.

 

Photo Project #5

Bleu. Les bleus et la mémoire du corps. Cette mémoire qui resurgit parfois au travers de maux. Et si le corps ne guérissait pas aussi vite que le cœur.

Il y a dix – huit ans, j’ai eu un accident de la route très grave. Un choc entre deux voitures et une sortie de route. Et puis, se sentir partir, s’engouffrer dans le pare-brise arrière de la voiture, être éjecté plus loin.

Quel silence ! Toutes les personnes ayant eu des accidents graves vous diront que la fureur du bruit, de la tôle qui se froisse n’existent pas dans ces moments là. Le silence, et le temps qui semble hésiter entre les histoires qui se croisent, les scénarios qui se dessinent et puis l’issue. Elle fut bonne pour moi, pour nous.

Dix – huit ans après, la mémoire du corps se manifeste. Ça tire, ça tend, la douleur se réveille et il faut reprendre le corps en main et remettre d’aplomb ce qui avait été oublié.

Il n’est jamais trop tard pour réparer les choses.

Le thème de ce  » Photo Project  » pour cette semaine est bleu. Un thème que j’ai choisi de traiter de manière plus personnelle, naturellement. Le corps a pris la parole. Il était temps pour moi de clore l’histoire et de boucler la boucle pour s’alléger.

photo_project_copyright_MulotBphoto_project_5_MulotBPour retrouvez tous les camaïeux de bleu du  » Photo Project « , filez sur le blog de Lauriane et découvrez d’autres couleurs | Bleu . PP#5 © Mulot B.

Photo Project #1

Revenir ici après une année entière de timides retours, quelques posts semés de-ci de-là, beaucoup d’irrégularités pour cause de nonchalance professionnelle chronophage.

Revenir à son premier amour que j’aimais tant. Celui de regarder au dehors de la fenêtre d’une centaine d’autres petits mondes que sont les blogs. Et parfois même pousser la porte en laissant un message ou un remerciement.

Profiter de l’invitation de Lauriane du très fringant et si doux blog   » Hey Yellow Cat  » pour renouer avec le plaisir de partager quelques mots et quelques images.

 » Photo Project  » est un challenge à la semaine soit 7 jours – 168 heures ou 10 080 minutes ou 604 800 secondes – avec pour finalité simple : 1 thème, 1 photo ( principe assez similaire pour celles qui avaient suivi,  du jeu summertime ).

On ouvre donc les hostilités, pour ce premier photo project, avec le thème universel et commun à tout  » Morning  » .

Un exercice assez drôle et très matinal, en ce qui me concerne puisque j’ai profité du jour à peine levé. Lorsque la lumière peine à s’étirer, à cette petite heure où tout semble encore suspendu dans l’ombre de la nuit. J’aime ce moment, hiver comme été, où tout semble trembloter de vie, à peine sorti de la chaleur du lit et d’une simplicité enfantine. Un matin frêle, solitaire et silencieux où le monde s’éveille doucement à la vie.

photo_project_mulotB_copyrightphoto_project_mulotB_copyright

Pour retrouvez toutes les  » Morning  » du  » Photo Projet « , filez sur le blog de Lauriane et découvrez de quelles autres manières on se réveille  | Morning . PP#1 © Mulot B.