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Matin / Summertime

Très tôt, le matin, l’été, j’aime me réveiller dans la tiédeur du lit.

Je tente alors de vaincre le sommeil et profiter du silence d’une journée qui s’étire. Dehors, les bruits de la ville s’élèvent peu à peu, doucement : le bruit du verre qui roule et que le balai ramasse, un bonjour sonore ou encore le sifflotement suspendu du badaud qui termine une nuit de travail.

Dehors cette lumière du matin, blanchit par un soleil timide, l’été qui s’allume. Le rituel alors, de ces journées spéciales où l’aurore se lève avec moi, est de laisser siffler un peu la bouilloire, m’asseoir un moment, les coudes pointus posés sur la table et de rêvasser les yeux encore écarquillés par le buée du petit matin.

« J’ai embrassé l’aube d’été.

Rien ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte. Les camps d’ombre ne quittaient pas la route du bois. J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes se levèrent sans bruit.

La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.

Je ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse.

Alors je levai un à un les voiles. Dans l’allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l’ai dénoncée au coq. A la grand’ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre, je la chassais.

En haut de la route, près d’un bois de lauriers, je l’ai entourée avec ses voiles amassés, et j’ai senti un peu son immense corps. L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois.

Au réveil il était midi.  »

Comment jouer ? Retrouvez toutes les règles du summertime ( un cliché / un œuvre ) et promenez-vous au travers de la toile vers d’autres univers : Sur un blog perché, Une grenouille dans mon désert et Ma vie en couleurs.

Summertime9_terraruimAube, Les Illuminations / Arthur Rimbaud / Terraruim & Aube Mulot b.

Succulentes Collection / Summertime

Toute mon enfance a été fleurie par les petits pots de succulentes que ma mère cultivait sur la terrasse et dans de jolis terrariums qu’elle aimait à loisir changer. De ces jardins miniatures, j’aimais en collecter les  » artichauts  » et autres cuisines végétales qui poussaient tout azimut, hors des jarres et des pots de terre. Je les coupais et comme ma mère, je les posais au hasard, des endroits du jardin. Parfois cette greffe impromptue prenait, parfois elle ne prenait pas. Et mon bonheur résidait, à retrouver ce bouturage sauvage oublié durant quelques semaines, bien ancré dans la terre, prêt à donner de plus petites succulentes encore.

Aujourd’hui, je cultive toutes ces jolies petites plantes aux noms incroyables – joubarde ou barbe de Jupiter, ceropegia ou chaîne des cœurs, seneccio haworthii ou blanche-neige, echeveria cilliata, lithops ou pierre vivante, et autre sedum et villatia. Elles poussent au hasard de mon balcon, d’une bordure de cheminée ou encore d’un étal en bois de mon atelier. Familières et discrètes, autonomes et plantes hermaphrodites, les succulentes se divisent, montent, fleurissent, s’abandonnent … pour finalement renaitre, encore, dans des formes ingénieuses et parfois monstrueuses.

Comment jouer ? Retrouvez toutes les règles du summertime ( un cliché / un œuvre ) et promenez-vous au travers de la toile vers d’autres univers – Lulu la lucette, 42to43, Créat’it, Lucyfaire, Sur un blog perché et Bidouillé par Lili.

Succulentes_plantes_atelier_mulot_b Succulentes_plantes_atelier_mulot_bCroquis de costumes, Sonia Delaunay

Collection de succulentes / Mulot b. / Croquis de costumes / Sonia Delaunay

Se souvenir des belles choses

Premier summertime, premier partage. Un partage important, un échange symbolique car cette fois-ci, c’est quelque chose de beau que je souhaite partager avec vous.

May est une de ces rencontres solaires, qui vous accompagnent bien au delà d’une simple entente. Il y a des personnes qui vous permettent de réaliser, qui vous permettent de créer cet élan, ce sens qui donnera toute sa mesure à un projet. May est une de ces personnes, celles que l’on ne rencontre que rarement et dont on se souvient. Toujours.

Parfois la vie s’épuise, quelque part, la lumière vacille après avoir rageusement brillé, encore, jusqu’à ce qu’elle s’éteigne d’elle-même, simplement, calmement. Cette dignité, j’ai été heureuse de la voir accompagner mon père, dans ces derniers moments. Au-delà de la difficulté des épreuves de la maladie, de la peine des proches qui accompagnent et redoutent le départ, elle est une chose précieuse. Cette dignité, elle existe grâce à des traitements, des soins adaptés, des accompagnateurs et des chercheurs. Elle existe grâce à vous, par vous, par vos dons et votre soutien.

May et moi avons décidé de faire partie de ce geste collectif en créant le projet « se souvenir des belles choses » – http://sesouvenirdesbelleschoses.fr. Un projet simple, la création de 20 duos – un bijou et d’un tote bag – aux couleurs de l’espoir, vendus au profit de La ligue contre le cancer. Une goutte d’eau dans la mer, quelques euros, mais plus qu’un simple geste, c’est un regard, un devoir pour se souvenir des belles choses.

Et ne garder que les belles choses. Rendez-vous le lundi 23 juin.

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Mulot b. / Se souvenir des belles choses // Les contemplations / Unité / Victor Hugo 1856

Par-dessus l’horizon aux collines brunies, Le soleil, cette fleur des splendeurs infinies, Se penchait sur la terre à l’heure du couchant ; Une humble marguerite, éclose au bord d’un champ, Sur un mur gris, croulant parmi l’avoine folle, Blanche épanouissait sa candide auréole ; Et la petite fleur, par-dessus le vieux mur, Regardait fixement, dans l’éternel azur, Le grand astre épanchant sa lumière immortelle. « Et, moi, j’ai des rayons aussi ! » lui disait-elle.

Retrouvez les premiers summertimes de Créat’it, Pétale sur un fil, Blabla etc …, Au bonheur des grenouilles, Knita Made, Cathy, Ramage, Océanna, Ma vie en couleurs et L’atelier d’Ehaa.